Des astronomes ont transposé des ondes lumineuses en ondes sonores et nous font découvrir le son d'un trou noir

Des astronomes ont transposé des ondes lumineuses en ondes sonores et nous font découvrir le son d'un trou noir

Une équipe d'astronomes vient de publier une étude d'objets cosmiques étonnante. Ils ont transposé les variations de luminosité de la matière en orbite autour de trous noirs et d'étoiles en fréquences sonores audibles.

On a un peu l'impression d'entendre la mer... Pourtant, ce bruit ne vient pas d'une plage paradisiaque, mais des profondeurs du cosmos. De disques d'accrétion pour être plus précis. Une équipe d'astronomes de l'Institut Max Planck, en Allemagne, a changé les variations de luminosité émise par ces objets en ondes sonores audibles par l'être humain.

Les disques d'accrétion sont des structures composées de matière en orbite autour d'un autre objet massif. Dans leur étude, Simone Scaringi et ses collègues ont ainsi étudié des disques se trouvant autour de trous noirs, de jeunes étoiles et de naines blanches, qui sont de vieilles étoiles s'étant effondrées sur elle-même.

En plus de nous permettre de découvrir ces sons spatiaux, l'étude de leur fréquence a permis aux chercheurs de comparer ces différents disques d'accrétion et leur évolution.

L'harmonie cosmique

"Il est important de réaliser cependant, que parce que l'espace est presque vide, il n'y a pas de véritable son" a tenu à préciser Simone Scaringi. Les astronomes ont simplement transposé la fréquence lumineuse des disques d'accrétion en fréquence sonore. Cela signifie que si l'intensité de la lumière d'un objet varie 10 fois par seconde, elle a été convertie en une onde sonore de 10 cycles par seconde ou 10 Hertz.

Et ce n'est pas tout : il a ensuite fallu "tricher" pour que nos oreilles puissent entendre le bruit lumineux des disques d'accrétion. Les premiers sons produits par Simone Scaringi et ses collègues se trouvaient pour la plupart dans des fréquences que l'être humain ne peut pas entendre. Ils les ont donc retravaillés pour que nous puissions enfin découvrir cet étrange ronflement venu de l'espace.

Côté scientifique, l'étude de ces changements de luminosité a permis aux astronomes de faire une découverte étonnante. Selon eux, les disques d'accrétion des trous noirs, des jeunes étoiles et des naines blanches varient tous de la même manière. Une véritable surprise tant ces objets sont différents.

Les disques d'accrétion sont tous les mêmes

Par exemple, la masse d'un trou noir par exemple peut atteindre celle de millions d'étoiles. Ceci a une influence sur la force gravitationnelle que ce géant impose à son disque d'accrétion. Le bord intérieur est soumis à une force gigantesque comparé au bord extérieur, plus éloigné du trou noir.

Aussi, les chercheurs ont été surpris de voir que malgré cela les différents types de disques d'accrétion étudiés se comportaient tous de la même manière. La seule différence découverte a été que les variations lumineuses étaient plus lentes chez les grands disques que chez les plus petits.

"Cela suggère que le processus par lequel les objets astronomiques grandissent est fondamentalement le même, quel que soit le type, la masse ou la taille de l'objet," a conclu Christian Knigge, co-auteur de l'étude.

Source : maxisciences.com

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