Curiosity va commencer une étude de dunes martiennes, qui ont la particularité d'avancer...

Curiosity va commencer une étude de dunes martiennes, qui ont la particularité d'avancer...

Après avoir effectué deux prélèvements à 18 jours d’intervalle, Curiosity a parcouru plus de 300 mètres ces dernières semaines et se dirige vers les dunes de Bagnold.

Des chercheurs profitent de la position du robot géologue pour examiner en détail ces grands édifices de sable et mieux comprendre leur formation. Elles se nomment « dunes de Bagnold » en hommage à l’ingénieur militaire britannique Ralph Bagnold qui a étudié ces phénomènes sur Terre, surtout les effets du vent sur les déplacements des particules qui les composent.

Celles examiner par le rover géologue se situent au nord-ouest de la montagne de 5.500 mètres d’altitude qui domine le vaste cratère Gale. Elles sont dites actives car les observations en orbite montrent qu’elles avancent d’environ un mètre par année terrestre (soit la moitié d’une année martienne). 

Avec un robot sur place, c’est bien sûr une magnifique occasion pour les chercheurs d’analyser leurs structures et compositions afin de mieux comprendre les processus physiques qui les animent dans cet environnement qui est, rappelons-le, soumis à une pression atmosphérique 160 fois plus faible que sur Terre.

Pour Bethany Ehlmann qui dirige cette opération avec Nathan Bridges : « Nous avons prévu des enquêtes qui nous renseigneront non seulement sur l’activité moderne des dunes sur Mars mais qui nous aideront aussi à interpréter la composition des couches de grès créées à partir des dunes transformées en roches il y a longtemps ».

Des dunes extraterrestres observées pour la première fois en détail

Ce sera la première fois qu’un robot sur une autre planète ira visiter de telles dunes. Certes, Opportunity s’était approché il y a quelques années de celles qui se sont formées au fond du cratère Victoria mais ce sont de minuscules vaguelettes en comparaison avec ces édifices de sables martiens aussi hauts que des immeubles de deux étages et aussi vastes qu’un terrain de football…

Le sable peut glisser le long de leurs pentes raides. Elles intriguent entre autres par leurs ondulations « plus grandes que celles que l’on peut voir au sommet des dunes terrestres, indique Nathan Bridges. Nous avons des modèles basés sur la basse pression atmosphérique. Cela demande des vents plus rapides pour déplacer les particules ».

Curiosity, qui le 16 novembre était à moins de 200 mètres de la dune n°1, procède chaque jour à des mesures de la vitesse des vents et de leurs directions dominantes dans cette partie des flancs de la montagne. Une fois sur place, il est prévu d’effectuer plusieurs prélèvements pour analyser la composition des grains. Puis, le rover dégagera les dépôts superficiels pour sonder les couches sous-jacentes.

La sonde MRO qui a mis en évidence les mouvements des dunes a révélé au moyen de son spectromètre CRISM que la distribution minéralogique n’y est pas uniforme. Aussi les chercheurs souhaitent-ils savoir comment les grains de différentes tailles sont transportés par les vents martiens.

En outre, leur répartition peut trahir selon eux les conditions passées. Dans son communiqué, la Nasa cite l’exemple de l’olivine, un minéral du groupe des silicates présent dans les roches volcaniques et très sensible à l’altération hydrothermale. Son abondance, plus ou moins élevée, peut être un indicateur : dépôts éoliens ou altération par l’eau.

La région du cratère Gale explorée par le rover se découpe en plusieurs carrés de 1,5 km de côté. Depuis son arrivée, le 6 août 2012, il en a déjà traversé sept et vient de pénétrer dans le huitième baptisé Windhoek, en référence à une région du désert de Namibie qui a beaucoup aidé dans la compréhension de la formation des dunes martiennes.

Source : futura-sciences.com

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