Pour la première fois un mini ascenseur spatial va être testé par le Japon, le concept devient réalité !

Pour la première fois un mini ascenseur spatial va être testé par le Japon, le concept devient réalité !

Initié par Tsiolkovski et médiatisé par Arthur Clarke, le concept d'ascenseur spatial fait rêver mais pose de redoutables problèmes aux ingénieurs. Un mini-prototype construit par les Japonais sera bientôt testé aux abords de l'ISS pour la première fois.

Au tout début des années 1970, l'euphorie est au maximum en ce qui concerne la conquête spatiale. On rêve d'aller sur Mars, et à plus long terme d'établir des colonies spatiales au point de Lagrange L5, ou mettre des stations spatiales solaires en orbite géostationnaire à 36.000 kilomètres de la Terre, sur la fameuse orbite de Clarke.

En effet dans l'espace, le Soleil brille 24 heures sur 24 et nulle atmosphère ne vient absorber cette énergie, ce qui supprime le problème de l'intermittence au sol et son corollaire redoutable, la nécessité d'un stockage de l'électricité produite. Cette constatation inspirait déjà l'ingénieur Peter Glaser en 1968 puis, les années suivantes, le physicien Gerard K. O’Neill. Les deux hommes se sont alors penchés sur la manière d'exploiter cette ressource et menèrent très loin leurs explorations de ce concept.

L'ascenseur spatial, clé de la réalisation des colonies et stations spatiales

Mais comment mettre en orbite à des coûts raisonnables les immenses quantités de matériaux nécessaires pour construire des stations solaires ? ou les mythiques colonies d'O'Neill et autres Sphère de Bernal ou Tore de Stanford ? Peut-être à partir d'une base lunaire où les matériaux peuvent être propulsés dans l'espace beaucoup plus facilement que depuis la Terre, car la gravité y est plus faible.

D'autres spéculent alors sur une idée déjà proposée par l'un des pères de l'astronautique Constantin Tsiolkovski : le concept d'ascenseur spatial (Arthur Clarke en fera la base d'un de ses plus célèbres romans). En effet les coûts chutent drastiquement pour un ascenseur avec moteurs électriques et un câble fixe, reliant le sol de la Terre à une station géostationnaire en orbite. 

Malheureusement, il faut un câble doué de propriétés mécaniques hors norme pour réaliser un tel ascenseur. Il y a de l'espoir du côté des nanomatériaux en rapport avec les nanotubes de carbone, mais cela reste un défi technologique.

Un coût de satellisation divisé par 100 ?

Toujours est-il que le concept d'ascenseur spatial refait surface. On en a un bon exemple : le 11 septembre 2018, l'agence spatiale japonaise la Jaxa, enverra un colis en direction de l'ISS depuis le centre spatial de Tanegashima au sud du Japon, grâce à un lanceur H-IIB développé pour mettre en orbite le cargo spatial HTV chargé de ravitailler la Station spatiale internationale.

Ce colis contient deux satellites d'une dizaine de centimètres chacun, connectés par un câble de 10 mètres environ. Un conteneur agissant comme une cabine d'ascenseur sera déplacé sur le câble en acier reliant les satellites à l'aide d'un moteur, une fois qu'ils seront dans l'espace autour de l'ISS. Une caméra attachée aux satellites enregistrera les mouvements du conteneur.

L'expérience sera la première du genre à être menée dans l'espace et elle a comme partenaire pour sa réalisation l'entreprise de construction Obayashi Corp. Elle étudie l'idée depuis un moment et travaille sur un concept de six capsules ovale mesurant 18 mètres de long et 7,2 mètres de diamètre, chacune pouvant contenir 30 personnes. À 200 kilomètres à l'heure, le trajet durerait huit jours. Le coût du transport devrait être de plusieurs dizaines de milliers de yens par kilogramme de charge, soit environ un centième du coût de celui de la navette spatiale.

Nul doute que cela concerne aussi un projet de construction d'une station spatiale solaire, qui est à l'esprit des Japonais depuis longtemps déjà, pour subvenir à leurs besoins en énergie, surtout avec la mise en pause d'une partie de leur parc nucléaire suite à l'accident de Fukushima et plus encore avec l'urgence de lutter contre le réchauffement climatique.

Source : futura-sciences.com

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