En France un mouvement de pêcheurs dénonce la pêche électrique, pratique destructrice en Europe

En France un mouvement de pêcheurs dénonce la pêche électrique, pratique destructrice en Europe

Lors d’un mouvement à Boulogne-sur-Mer et dans plusieurs ports européens lundi, des pêcheurs ont appelé l’Union européenne à interdire définitivement cette pratique « destructrice ».

La pêche électrique doit-elle être à nouveau interdite en Europe ? C’est la demande portée lundi 18 juin matin par une trentaine de pêcheurs lors d’une action menée à Boulogne-sur-Mer pour alerter sur cette pratique « destructrice ». Ce mouvement, coordonné par l’ONG Bloom, touchait également d’autres ports en Belgique, aux Pays-Bas, en Irlande et en Allemagne.

La pêche électrique, interdite notamment en Chine, au Brésil et aux Etats-Unis, consiste à envoyer d’un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite en Europe depuis 1998, mais la Commission européenne permet sa pratique depuis 2006 dans le cadre d’un régime dérogatoire exceptionnel qui concerne 5 % de la flotte, dans une zone au sud de la mer du Nord.

« Dégringolade » des ressources halieutiques

Les pêcheurs dénoncent cette méthode, qui fait, selon eux, chuter les ressources halieutiques : « Jusqu’en 2014, on débarquait du 1er janvier au 30 mai 500 à 600 tonnes de soles à Boulogne, contre 192 tonnes sur la même période cette année. Cette dégringolade a conduit à la mise à la casse de sept bateaux de fileyeurs des Hauts-de-France fin 2017 », a expliqué Stéphane Pinto, vice-président du comité régional des pêches de Hauts-de-France et représentant des fileyeurs régionaux. 

« C’est la survie de notre métier mais aussi de la ressource qui est en jeu, a-t-il ajouté. Plus on mettra de temps à interdire cette technique, plus on mettra du temps à reconstruire un stock de poisson, en espérant qu’il ne soit pas trop tard. »

Présent aux côtés des pêcheurs, le député européen Yannick Jadot leur a apporté son soutien : « Ce qu’on attend aujourd’hui, c’est que le gouvernement français sorte de son silence et qu’il défende les ressources halieutiques et les pêcheurs artisanaux au niveau européen. »

Une position globalement partagée puisque en France, l’Assemblée nationale a apporté son soutien à l’unanimité au gouvernement pour qu’il obtienne l’interdiction définitive de cette pêche. Cette position a été confirmée, lundi, par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, à l’occasion d’une réunion entre ministres européens de la pêche à Luxembourg.

Du côté de l’UE, le Parlement s’est également prononcé pour une nouvelle interdiction de la pêche électrique, mais il doit encore négocier avec le Conseil (les Etats membres) et la Commission pour trouver un compromis final.

Source : lemonde.fr

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