Grâce à des conditions uniques, l'atmosphère d'une exoplanète va être étudiée pour la 1ère fois

Grâce à des conditions uniques, l'atmosphère d'une exoplanète va être étudiée pour la 1ère fois

Une équipe vient de publier la description d'une exoplanète ressemblant à Vénus gravitant autour d'une naine rouge, pas si loin de nous. Des conditions d'observations uniques.

Chaque année, des centaines de nouvelles planètes sont découvertes hors de notre système solaire. Au moment où nous écrivons ces lignes on ne recense pas moins de 1978 exoplanètes. Mais certaines suscitent plus d'enthousiasme que les autres. C'est le cas de GJ 1132b (de son petit nom) qui vient de faire l'objet d'une description par une équipe internationale de chercheurs dans un article du magazine Nature. Cette planète, découverte en mai 2015, présente une double particularité qui en fait un sujet d'étude de choix.

La première est qu'elle orbite autour d'une étoile de type M. C'est-à-dire une "naine rouge" qui ne mesure que 20% de la taille du Soleil et qui, de ce fait, est beaucoup moins lumineuse que lui. Et cette relative faible luminosité va considérablement faciliter l'étude de cette exoplanète qui gravite autour. En effet, il est plus facile d'observer un objet à la lumière tamisée d'une ampoule que sous les feux d'un projecteur à haute puissance...

Des conditions d'observations inédites

L'autre atout de ce système planétaire est sa relative proximité avec notre Terre. En effet, GJ 1132b et sa petite étoile ne se trouvent "qu'à" 12 parsecs de nous (un parsec équivaut à environ 3,26 fois la distance que parcourt la lumière en une année). "Ce n'est pas l'exoplanète la plus proche jamais repérée", tempère Michaël Gillon, co-auteur de l'étude. "La plus proche (HD 219134b) se trouve à seulement 6 parsecs" précise le chercheur. Mais son étoile est bien plus lumineuse(1) et de ce fait complique l'observation. 

"La faible luminosité de la naine rouge autour de laquelle orbite GJ 1132b et la relative proximité de ce système vont nous permettre pour la première fois d'étudier en détail l'atmosphère d'une exoplanète aussi petite" s'enthousiasme Michaël Gillon. "Les corps célestes d'une taille comparable à la Terre sont en effet très peu explorésL'étude de son atmosphère pourrait nous permettre de comprendre l'origine de cette planète, comment elle s'est formée, et quelle est la nature plus précise de la roche qui la compose", poursuit le chercheur.

Un véritable four

Ces nouvelles données pourront être fournies dans les années à venir par les futurs télescopes spatiaux tels que James Webb, dont le lancement est prévu en 2018. Néanmoins, l'article de Nature donne déjà un bon aperçu de ce à quoi ressemble GJ 1132b. Cette exoplanète est une cousine de Vénus. C'est une planète rocheuse à peine plus grande que notre Terre (1,2 fois sa taille), assez massive donc pour retenir une atmosphère et entretenir un éventuel champ magnétique, et bien plus chaude. Trop hélas pour y chercher de la vie.

En effet, la température à sa surface dépasse les 220°C. Et ce, parce qu'elle est très proche de son étoile (2,25 millions de km) au point d'en faire le tour en à peine plus d'un jour et demi. Par comparaison, Mercure, la planète la plus proche du Soleil, se trouve à une distance de 58 millions de kilomètres de lui, et il lui faut 87 jour pour en faire le tour. Du fait de cette très grande proximité avec son étoile, GJ 1132b reçoit un rayonnement 19 fois supérieur à celui de la Terre. Et dans ce véritable four, l'eau ne peut demeurer sous forme liquide. Inutile donc, d'espérer y débusquer une forme de vie.

En attendant son étude par des télescopes de nouvelle génération, GJ 1132b va être scrutée par le télescope spatial Hubble qui va tâcher de mesurer l'abondance de l'eau dans son atmosphère. De son côté, un autre télescope spatial, Spitzer, développé par la Nasa va scruter la naine rouge dans l'infrarouge afin de repérer d'éventuelles autres planètes orbitant autour.

En effet, les étoiles de type M comme celle autour de laquelle orbite GJ 1132b son connues pour héberger une ou deux planètes (parfois plus) dans leur champ de gravitation. Les statistiques citées dans la publication parlent de 1,4 planète par étoile de type M.

Source : sciencesetavenir.fr

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