L'atterrisseur Schiaparelli de la mission ExoMars à été libéré, il est maintenant en route vers Mars

L'atterrisseur Schiaparelli de la mission ExoMars à été libéré, il est maintenant en route vers Mars

La mission ExoMars de l’Agence spatiale européenne a franchi un cap crucial : la sonde TGO, parvenue a proximité de Mars, a libéré un atterrisseur baptisé Schiaparelli. Il a été largué dimanche 16 octobre 2016 et doit se poser mercredi. Parviendra-t-il sans encombre sur le sol de la planète Rouge ?

Ce sont des jours cruciaux pour la mission de l'Agence spatiale européenne (ESA), Exomars. L'orbiteur TGO, lancé depuis la Terre le 14 mars 2016, a libéré dimanche 16 octobre 2016 son atterrisseur, baptisé Schiaparelli, du nom de l’astronome italien qui, au 19e siècle, crut voir des canaux artificiels à la surface de Mars. La séparation a eu lieu à 16h42. Schiaparelli est désormais sur une descente vers Mars qui doit durer 3 jours : l'atterrissage (ou "amarsissage" pour réanimer un vieux débat !) doit avoir lieu mercredi 19 octobre. 

Avec la mission Exomars 2016, l’Europe part à son tour à la recherche des "petits hommes verts". Y a-t-il eu, y a-t-il encore de la vie sur Mars ? Il y a quarante ans, les deux atterrisseurs Viking de la NASA tentaient pour la première fois de répondre à cette question. En vain. Depuis 1997, et le robot Sojourner, les rovers de l’Agence spatiale américaine se succèdent sur notre voisine planétaire, sans résultat significatif. Au mois de mars 2016, l’ESA, l’Agence spatiale européenne, a repris l’enquête à son tour en missionnant la sonde ExoMars 2016, premier volet d’une série d’explorations qui pourrait mener à un retour d’échantillons dans les années 2020.

Le premier tir du lundi 14 mars 2016 a expédié ainsi vers Mars l’orbiteur TGO (Trace Gas Orbiter) chargé de détecter des "gaz traces", présents en faibles concentrations dans l’atmosphère martienne. Ce "nez géant" doit notamment traquer l’éventuelle présence du méthane.

Ce gaz, produit sur Terre essentiellement par le métabolisme des êtres vivants, pourrait trahir la présence de bactéries. TGO jouera également le rôle de relais de télécommunication entre la Terre et les futurs engins de surface déposés sur Mars par l’ESA. La plate-forme de l’orbiteur emporte aussi à son bord le démonstrateur Schiaparelli. Ce module bardé de capteurs testera les manoeuvres d’entrée dans l’atmosphère martienne, la descente et l’atterrissage.

La mission délicate d'ExoMars

L’objectif, pour les Européens, est d’expérimenter ces étapes délicates avec une orientation et une vitesse contrôlées : l’atmosphère de la planète Rouge, très ténue, ne permet pas de se poser sous simple parachute, et nombre d’atterrisseurs russes et américains ont connu des échecs par le passé.

Après son entrée dans l’atmosphère, le module déploiera un parachute et devrait terminer sa descente en douceur grâce à un système de propulsion liquide servant de freinage actif. Ne disposant pas de panneaux solaires mais d’une simple batterie, Schiaparelli aura ensuite une durée de vie de huit jours martiens.

Le volet scientifique de cette mission technologique sera donc limité. "Durant la descente, nous allons mesurer le freinage par l’atmosphère, la température, les vents, la densité", explique François Forget, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique de l’université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris.

Une fois le module posé, les instruments italiens Dreams prendront la relève avec leurs capteurs météorologiques de mesure des vents, d’humidité, de pression, de température, de transparence de l’atmosphère et la détection des champs électriques induits par les poussières. "Ces champs électriques, qui provoquent peut-être des éclairs, peuvent être problématiques pour les instruments au sol et, un jour plus lointain, pour des astronautes", souligne François Forget.

Forage 

Le deuxième volet du programme est, à ce jour, prévu pour 2018. L’objectif sera cette fois de déposer au sol un rover autonome de 310kg, baptisé Pasteur, dans la région Oxia planum, "plate sur des centaines de kilomètres", souligne Cathy Quantin-Nataf, géologue à l’université Lyon I.

"Surtout, c’est une région riche en argiles, un composé minéral qui témoigne de la présence d’eau par le passé, sans doute un lac ou une mer. Ces argiles se sont formées à un moment favorable à l’émergence de la vie, et elles sont propices à la conservation de la matière organique." Un eldorado pour le rover qui sera doté d’une capacité de forage de 2 m permettant pour la première fois de récolter des échantillons non exposés au bombardement cosmique.

Source : sciencesetavenir.fr

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