Aujourd'hui seulement 4% de la surface des océans est classée aire marine protégée

Aujourd'hui seulement 4% de la surface des océans est classée aire marine protégée

L’objectif est de sanctuariser 10% des océans au sein d’aires marines protégées avant 2020. Il reste moins de cinq ans pour vaincre de multiples résistances et conflits.

Les Aires marines protégées (AMP) sont des portions de l’océan sur lesquelles s’exercent une surveillance et une gestion des activités humaines pouvant aller jusqu’à une interdiction totale de la pêche et de la navigation.

En 2000, à Nagoya au Japon, l’ONU a adopté les objectifs d’aiche visant à protéger 10% des océans avant 2020 pour lutter contre la perte de la biodiversité. Une nouvelle étude de l’Université de Colombie-Britannique au Canada (UCB), prouve que ces objectifs sont loin d’être atteints.

Encore une chance d’atteindre les objectifs

Selon les scientifiques, qui publient les résultats de leur enquête dans la revue Oryx, environ 4% de la surface de l’océan est située dans une AMP. Il reste donc moins de cinq ans pour placer sous protection au moins 6% de surface marine ou océanique supplémentaire.

Au moins car "les objectifs d’Aichi appellent à beaucoup plus que juste 10% de surface protégée. Ils exigent que les aires protégées soient efficacement et équitablement gérées, écologiquement représentatives et bien reliées entre elles", explique Lisa Boonzaier, principale auteure de l’étude.

Mais les choses ne sont pas simples car la définition d’une AMP est sous le contrôle et le bon vouloir des autorités locales ou de tutelle, de même que les moyens qui lui sont dédiés. L'année dernière, par exemple, plusieurs projets de création d’AMP en Antarctique ont échoué suite au blocage de la Russie.

Pourtant, les scientifiques restent optimistes et estiment à l’instar de Daniel Pauly, co-auteur de l’étude, "que compte tenu de la création de très grandes aires marines protégées au cours des dernières années, il y a une chance de réalisation des objectifs".

Il faut effectivement noter que la surface des AMP croit régulièrement depuis une dizaines d’années : elles représentaient 0,65% de l’océan en 2006.  

No-Take Zone

Mais au sein d’une AMP les contraintes ne sont pas les mêmes pour les navigateurs, pêcheurs ou les exploitants de ressources sous-marines. Le degré de protection varie et l’UICN (union internationale de conservation de la nature) a défini six catégories d’AMP allant de la gestion des activités humaines (la catégorie 6) à la protection totale (cat . 1).

Cette dernière catégorie correspond à ce que les anglo-saxons appellent les "no-take zone" où il est interdit d'extraire toutes les ressources, bien-sûr, les ressources biologiques, tels que les poissons, les crustacés et les algues mais aussi les ressources non vivantes, telles que le pétrole et le gaz.

Or la catégorie 1 ne représente que 16% des AMP soit à peine 0,5% de l’océan mondial. En plus d’un effort quantitatif, il faudra également un effort qualitatif pour améliorer la préservation de la biodiversité océanique.

La sanctuarisation des zones maritimes est une solution plébiscitée par de nombreux chercheurs comme le rappelait Charles Sheppard, professeur à l'université de Warwick (Royaume-Uni), lors d’une conférence organisée en juin 2015 sur l’avenir de l’océan.

Source : sciencesetavenir.fr

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