Sur Mars, un réseau de fleuves gigantesques récemment découvert

Sur Mars, un réseau de fleuves gigantesques récemment découvert

Une équipe de chercheurs ayant identifié un vaste réseau de rivières fossilisées sur Mars défend l’hypothèse que la Planète rouge a été, il y a un peu moins de 4 milliards d’années, un peu plus bleue, car plus chaude et humide.

À la fin du XIXe siècle, on imaginait volontiers que notre voisine Mars était non seulement peuplée mais aussi que ses habitants creusaient des canaux pour acheminer l’eau depuis les pôles jusqu’aux basses latitudes. Pour des astronomes comme Percival Lowell, c’était même une conviction qu'il s'est évertué d’étayer tout au long de sa vie à travers de nombreuses observations.

Mais en 1965, les premières images transmises par la sonde Mariner 4 ont déçu les attentes. La Planète rouge apparait comme un monde aussi stérile et aride que la Lune…

Cinquante ans plus tard, notre regard sur cette planète deux fois plus petite que la Terre a encore changé. De l’eau, nous savons qu’il y en a, mais surtout sous forme de glace dans son sous-sol ainsi qu’aux pôles et aussi en petite quantité dans son atmosphère très ténue.

Une vallée fluviale fossilisée

Il y a bien eu de l'eau sur Mars sous forme liquide, mais c’était quand son atmosphère était plus épaisse, il y a environ 4 milliards d’années. Aujourd’hui, les planétologues débattent au sujet de cette période : est-ce que le climat global martien était alors durablement chaud et humide ou est-ce que la planète était froide et sèche, avec de brèves périodes où la température dépassait zéro degré ?

Dans une étude financée par le Science & Technology Facilities Council et l’Agence spatiale britannique, et qui vient de paraître, des chercheurs plaident pour un passé plus humide et doux. C’est l’immense réseau fluvial de quelque 17.000 km qu’ils ont identifié dans la région d’Arabia Terra grâce aux images en haute résolution capturées par la mission MRO qui les a conduits à favoriser cette hypothèse.

« Les modèles climatiques des débuts de Mars prédisent de la pluie à Arabia Terra, rappelle l’auteur principal Joel Davis, or, jusqu’à présent, il y avait peu de preuves géologiques à la surface pour soutenir cette théorie ».

De la vie au Noachien ?

Le système d’anciens lits de rivière qu’ils ont découvert, s’étalant sur une surface aussi vaste que le Brésil, apparait aujourd’hui comme des vallées inversées. Remplis de divers sédiments, sables et graviers qui se sont cimentés, ces anciens lits ont résisté à l’érosion environnante. Ils témoignent donc d’une ancienne activité hydrique dans ce milieu situé à l'intermédiaire entre les hautes terres du sud et les basses terres du nord.

Elles mesurent jusqu’à 30 mètres de hauteur et les plus larges font entre un et deux kilomètres, aussi « nous pensons qu’ils sont probablement les restes de rivières géantes qui ont coulé il y a des milliards d’années »

C’était durant l’ère noachienne, entre 3,9 et 3,7 milliards d’années. Pour l’équipe, s’il y a eu de la vie à cette période sur Mars, des traces pourraient bien y être conservées dans ces couches sédimentaires. Un argument qui pourrait bien peser dans la décision du site d’atterrissage du rover européen ExoMars 2020, même si le grand favori est Oxia Planum. En effet, l’une de ces anciennes rivières, Aram Dorsum, figure sur la liste des candidats. Peut-être en sera-t-il autrement. 

Source : futura-sciences.com

espace Mars ExoMars 2020 rivières eau fleuves ESA