C'est une fin de mission pour Rosetta, qui nous aura appris tant de choses sur sa comète

C'est une fin de mission pour Rosetta, qui nous aura appris tant de choses sur sa comète

Philae ne donne plus de nouvelles depuis plus d’un an. L’unité de Rosetta servant à communiquer avec le célèbre atterrisseur a été éteinte le 27 juillet afin de réduire la consommation d’énergie. La sonde est en effet à plus de 500 millions de kilomètres du Soleil… 

« It’s time for me to say goodbye » (« Il est temps pour moi de dire au revoir ») tweettait le 26 juillet Philae. Le célèbre petit robot, dont l’atterrissage rocambolesque sur le petit lobe de  Tchouri défraya la chronique le 12 novembre 2014, trois mois après l’arrivée de la sonde Rosetta autour de la comète, est resté désespérément muet depuis le 9 juillet 2015

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tenté de communiquer avec lui. D’ailleurs, il y eut plusieurs reprises de contact en juin et juillet 2015. Mais les principaux obstacles furent sa localisation et sa position sur le sol. L'apport d'énergie solaire est resté insuffisant. Le repos éternel de Philae fut déclaré le 12 février 2016. Toutefois, le retour de Rosetta à basse altitude (jusqu’à 10 km) ces derniers mois, entretint un ultime espoir de pouvoir reprendre le contact.

Aujourd’hui, 27 juillet, à 11 h, l’unité qui permettait de communiquer avec Philae à bord de la sonde de l’Esa, a été éteinte définitivement. L'événement prélude à la fin programmée de Rosetta, prévue le 30 septembre prochain. En effet, la sonde qui accompagne la comète depuis le 6 août 2014, tout au long de son orbite elliptique, reçoit de moins en moins d’énergie à mesure qu’elle s’éloigne du Soleil.

Distante actuellement de 520 millions de kilomètres de notre étoile, elle perd quelque 4 watts par jour. Aussi, pour maximiser la prise de données au cours des deux mois qui restent, les ingénieurs ont-ils préconisé de réduire la consommation d’énergie en arrêtant les appareils qui ne sont plus prioritaires. Au-delà de 600 millions de kilomètres, il deviendra très difficile pour Rosetta de travailler dans les conditions extrêmes auxquelles elle sera soumise. D’où la décision de la poser sur la comète.

« Un ultime baiser à la comète »

Pour achever sa mission, Rosetta se posera sur la comète. Sur la surface accidentée, l'opération ne sera pas sans risque. Quoi qu’il en soit, les équipes savent pertinemment qu’après cette étape, la sonde ne donnera plus jamais de nouvelles ; en effet, les chances que son antenne à haut gain ne subisse pas de dommages et soit dirigée vers la Terre sont vraiment très réduites.

Le site d’atterrissage est désormais connu. Il répond autant aux contraintes techniques qu’aux demandes des scientifiques. Ce sera la région de Ma’at. Abritant plusieurs fosses actives, elle s’étend sur le plus petit des deux lobes du noyau cométaire. Le 30 septembre, Rosetta descendra à une vitesse deux fois inférieure à celle de Philae, soit environ 50 centimètres par seconde, et devrait toucher le sol à 12 h 30. L’Esa donnera plus de détails sur le déroulement des opérations ultérieurement. 

Ce qui est certain, c’est que la sonde profitera de sa grande proximité avec la comète Tchouri, qu’elle accompagne depuis deux ans pour livrer des images et des mesures plus intimes que jamais, en haute résolution, jusqu’au dernier moment.

À l’annonce du sort réservé à Rosetta, le président du Cnes, Jean-Yves Le Gall, avait déclaré « [cela] peut paraître un peu triste, vu à quel point le monde entier s’est ému de cette mission incroyable, allant jusqu’à personnifier Rosetta et Philae. Mais c’est pour eux deux la plus belle des fins de mission avec à la clé la possibilité d’effectuer de nouvelles mesures et des prises de vue au plus près de la comète, qui permettront d’apporter de nouvelles données originales pour la communauté scientifique mondiale. Et quelle plus belle fin pour Rosetta que de donner un ultime baiser à sa comète ! »

Source : futura-sciences.com

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