Après des tests sur 52 voitures, toutes leurs émissions dépassent la norme autorisée

Après des tests sur 52 voitures, toutes leurs émissions dépassent la norme autorisée

Le ministère de l’Environnement vient de dévoiler les noms de 52 modèles de voitures dont les émissions ont été testées sur circuit. Aucun ne respecte les normes européennes.

La tricherie des constructeurs automobiles est aujourd’hui confirméeLes normes Euro 6 d’émissions de polluants à l’échappement ne sont pas respectées. Même si aucun dispositif technique destiné à tromper les tests de validation n'a été détecté, pour la plupart des modèles, les dépassements excèdent cinq fois la norme.

Ce grand examen fait suite à la découverte par les services de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) de l’utilisation par Volkswagen d’un logiciel permettant de minorer les émissions lors des passages des voitures au banc d’essai. Ce scandale international a incité les pouvoirs publics français à instaurer un examen supplémentaire sur circuit par le certificateur français Utac-Ceram.

Les trois technologies d’abattement des gaz d’échappement équipant les 52 modèles ont été ainsi comparées : la recirculation des gaz d’échappement (EGR), le traitement en continu des oxydes d'azote (NOx) par ajout d’un réactif (SCR) et le piégeage/stockage des oxydes d’azote.

En matière d’émissions d’oxydes d’azote, "les véhicules équipés des technologies EGR+SCR présentent globalement de bons résultats au regard des tests, alors qu’une large majorité des véhicules Euro 6 équipés uniquement de la technologie EGR+NOx présentent des anomalies" peut-on lire dans le rapport. Certains modèles excèdent de dix fois la valeur limite de 80 milligrammes de NOx émis par kilomètres.

Les consommations réelles excèdent les promesses des constructeurs

De même, la plupart des véhicules testés dépassent de façon importante sur piste les normes d’émissions de CO2, même à faible vitesse et en accélération. Les émissions de CO2 ont un rapport direct avec la consommation.

Est ainsi confirmé ce que les automobilistes constataient depuis longtemps : il y a des écarts importants entre la consommation réelle de carburant et la sobriété promise par les constructeurs sur leurs dépliants publicitaires. Ces résultats français sont exactement les mêmes que ceux enregistrés par les services britanniques et allemands.

Les constructeurs doivent désormais fournir des explications à la Commission indépendante montée par le ministère de l’Environnement, de l'Énergie et de la Mer et expliquer les mesures qu’ils entendent mettre en œuvre pour corriger ces écarts. Plusieurs sites de PSA ont par ailleurs été perquisitionnés mi-avril par les services de la répression des fraudes.

Ces résultats vont certainement avoir un impact sur les discussions en cours entre la Commission européenne, le Parlement européen et les États membres. Le 3 février, le Parlement européen a entériné à une très courte majorité la proposition de la Commission européenne de donner un délai aux constructeurs pour respecter le futur règlement européen Real Driving Emissions (RDE).

Ce règlement va imposer une mesure des émissions dans les conditions réelles d’utilisation et non plus en laboratoire. Le texte prévoit une tolérance de dépassement de la norme Euro 6 de 110% à partir de 2019, puis de 50% à partir de 2023 pour tous les véhicules neufs. La position du gouvernement français est de refuser cette tolérance et d’exiger un respect strict de la norme.

Source : sciencesetavenir.fr

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